Les chiffres des défaillances d'entreprises

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Les chiffres des défaillances d'entreprises

3 novembre 2020

Malgré la situation actuelle, un bien étrange tableau des défaillances d'entreprises se dessine en France… les chiffres de mise en place de procédures collectives sont en perpétuelle baisse et atteignent même leur plus bas niveau depuis des décennies !

Lien vers l'étude Altarès

Un paradoxe ? En analysant les chiffres dans leur globalité, pas vraiment… L'explication vient des mesures gouvernementales de soutien aux entreprises qui prennent, depuis le début de la crise, des formes diverses : soutien de l'activité partielle, prêts garantis (PGE), création d'un fonds de solidarité, report de charges…

Dans les faits, selon les chiffres de l'INSEE, les faillites d'entreprises sont à un niveau historiquement bas pour le début de l'année 2020 : le chiffre atteint 15 000 comparativement à une moyenne de 27 000 sur une même période constante sur les 20 dernières années.

Lien vers les chiffres INSEE

Mais cette situation inquiète tous les analystes : la perversité de cette situation laisse craindre une répercussion très difficile pour le premier semestre 2021. En effet c'est à ce moment que doivent être mises en place les premières échéances des prêts garantis par l'État (PGE), et ce moment et la faculté des entreprises à honorer ses dettes augurent d'un futur très incertain.

Le document d'analyse rédigé par l'OFCE, apporte des éclairages sur la situation actuelle et pose des questionnements qui, sans être alarmistes, nous projettent dans la réalité de la situation à venir.

En tout état de cause, les chiffres des défaillances d'entreprises en baisse ne sauraient en masquer d'autres bien plus alarmants : les indicateurs montrent une perte globale de revenus pour les entreprises de 56 milliards d'euros, et l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE) s'alerte en ces termes : "Face à ces pertes historiques, de nombreuses entreprises, en manque de fonds propres, font face à une perte de solvabilité pouvant induire des faillites".

De surcroit, le niveau d'endettement des entreprises françaises ne cesse mécaniquement d'augmenter : 

  • 25 milliards d'euros de report de cotisations sociales
  • 3 milliards d'euros d'échéances fiscales décalées
  • 121 milliards d'euros de prêts garantis par l'État pour 600 000 entreprises à ce jour. 

Cette accumulation colossale de dettes fiscales et bancaires pour les entreprises et les conditions de leur remboursement est la question centrale de l'après COVID.