Dès le 29 avril, l’Anact (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) publiait ses premières conclusions sur le télétravail en confinement. Entre le 8 et le 15 avril, soit au cœur de cette période extraordinaire (au sens propre), 4152 personnes ont accepté de répondre à ses questions. Parmi elles, la moitié n’avait jamais expérimenté le télétravail.
Selon les premiers chiffres, qui demanderont à être affinés, 88 % estiment avoir eu le matériel informatique nécessaire à la réalisation de leurs tâches. En revanche, 67 % expliquent que leur lieu de vie n’était pas adapté à leur activité. La plupart d’entre eux n’avaient pas pratiqué ce mode de travail précédemment, ce qui explique en partie ce chiffre.
Un autre enseignement de l’Anact montre que 50 % des sondés se sont sentis plus fatigués en télétravail, malgré une charge de travail équivalente. Et pour cause, dans bien des cas, ce travail à distance se traduisait aussi par la garde des enfants. Cette fatigue concernait avant tout les femmes, et aussi les manageurs obligés de passer d’une tâche à l’autre, d’un employé à l’autre, via des outils informatiques et le téléphone. Ce qui engendre – au même titre que d’autres études sur la visioconférence – une fatigue accrue.
Comme le soulignent les auteurs de l’étude, les manageurs devront prendre en compte l’expérience de leurs salariés, et la leur, pour développer à l’avenir un éventuel télétravail plus profitable. Il s’agira notamment d’accompagner ceux qui ne l’avaient jamais expérimenté et qui ont eu des difficultés à réaliser leurs objectifs.