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Pourquoi les entreprises et les salariés subissent-ils l’attrition ? Dans cet article, vous allez découvrir quelles en sont les raisons : quête de sens ? Complexité de la relation client ? Vision à court terme ? Exagération des outils numériques ? Pression du chiffre ou trop d’audace ? Les professionnels du marketing s’adaptent ou pas.
Les démissionnaires se classent en trois catégories : ceux qui étaient en burn-out, ceux qui voulaient se lancer à leur compte et ceux qui veulent décrocher le job qu’ils n’auraient jamais eu en restant salarié dans leur boite. « Avant, je croyais être heureuse, car j’avais coché toutes les cases que les gens considèrent devoir cocher : j’avais remboursé ma dette étudiante, j’avais un salaire supérieur à 100 000 dollars et un appartement dans une maison new-yorkaise. Je bossais comme une folle en mettant le travail avant ma santé physique et mentale », explique Gabby Ianniello, jeune New Yorkaise de 28 ans qui se levait avant l’aube pour exercer son métier dans le marketing digital à Manhattan.
Un jour, elle est partie. Un sentiment d’absurdité du travail à réaliser, additionnée d’une crise existentielle et d’une remise en question professionnelle, lui ont donner l’envie de tenter l’entreprenariat. Selon une étude de McKinsey parue en septembre 2021, les départs ont lieu alors que 40% des démissionnaires n’ont pas d’autres sources de revenus. Les employeurs doivent comprendre pourquoi les salariés partent. Or, ceux-ci s’arrêtent aux suppositions classiques : la rémunération inadéquate, l’équilibre travail-vie personnelle fragilisé, une mauvaise santé physique et émotionnelle.
Le professionnel du marketing évolue entre la gestion d’équipes mouvantes, les projets, les campagnes, les stratégies, le respect des budgets sans forcément avoir une vision claire de moyen / long terme.
En effet, 4 professionnels sur 5 déplorent un manque de vision, ce qui les obligent à :
Selon une récente étude d’Adobe et Goldsmiths intitulée « Reinventing Loyalty: The New Loyalty Experience » (Réinventer la fidélité : la nouvelle expérience de fidélisation), la majorité (75 %) des directeurs marketing français reconnaissent être perdus face à l’évolution des consommateurs. Un risque majeur d’attrition se cache derrière. Car à l’ère du numérique, les contraintes se font nombreuses et le client devient affreusement exigeant. Celui-ci ne sera convaincu que si :
Plus facile à constater qu’à solutionner : la gestion de l’IA si magique, suppose que l’entreprise investisse d’importants moyens financiers, techniques et humains qui dépassent le seul périmètre du marketing. En effet, difficile pour le marketeur de s’approprier la « relation client » avec des algorithmes perdus dans les systèmes et d’autres compétences. Or une « relation client » mal maitrisée, peut lui faire perdre du crédit.
Dans les entreprises technophiles, les marketeurs utilisent près d’une trentaine d’outils : Asana pour les projets, Canva ou Illustrator pour le design, divers CMS pour le web, l’email, les landing page, Google Analytics et ses clones, les outils de CRM et de SEO, et même de Business Intelligence…les journées sont denses et s’enchainent à des vitesses record. Or, les marketeurs sont aussi des créatifs qui travaillent à l’inspiration. L’inspiration résulte de l’intuition. Elle est le fuit de l’observation spontanée des tendances, par la lecture et l’éveil à l’art sous toutes ses formes, ce qui demande du détachement. Une liste de tâches, laissant un espace non programmé reste indispensable.
Les notifications d’outils professionnels Teams, Asana, comme des réseaux sociaux LinkedIn, Twitter, Facebook, WhatsApp, Snapchat, Pinterest, Messenger, sollicitent nos capacités cognitives. Chaque notification déconcentre et les deadlines deviennent difficiles à respecter sans dépassement d’horaires. Les marketeurs étant soumis à une intense exposition professionnelle comme personnelle, leur déconnexion reste réduite. Leur travail demande une intense concertation, détériorée par ces perturbations permanentes néfastes pour le cerveau.
Le directeur marketing est le trait d'union privilégié entre l'annonceur et les agences. Or les Directeurs Marketing seraient moins audacieux, plus conformistes qu’avant. « Une création publicitaire aussi extraordinaire soit-elle est dépendante des tests utilisateurs » affirme Arnaud Belloni Directeur marketing et communication de Citroën. « En effet, une campagne ayant de mauvais résultats n'a quasiment aucune chance être déployée » appuie Gauthier Champenois Directeur Marketing de Reckitt Benckiser.
De plus, l’agence campe dans une logique de simplicité quand le directeur marketing fait face à une complexité sans précédent. Attendu sur le retour sur investissement de ses campagnes, un responsable marketing se sait assis sur un siège éjectable dont le bouton sera déclenché selon le résultat chiffré obtenu à court terme.
La durée moyenne en poste est tombée sous la barre des 3 ans en France. « Or 3 années ne suffisent pas à optimiser la performance d'une entreprise » juge Yannick Bolloré PDG du groupe Havas. Une tendance confirmée par une étude par Spencer Stuart sur les 100 plus grands annonceurs américains dans laquelle la durée en poste de ces profils aux USA ne serait que de 2 ans !