Valérie Seguin Réalisatrice du film "l’intelligence spirituelle au travail"

"Cette forme d’intelligence apporte énormément au monde du travail :  elle permet d’avoir un esprit plus clair et plus novateur, une paix et une confiance intérieures, d’avantage de cohésion et d’intelligence collective. »

Valérie Seguin, auteure et réalisatrice de films, vient de finaliser « l’intelligence spirituelle au travail ». Il donne la parole essentiellement à des dirigeants et managers d’entreprises de taille et de nature différentes. Parmi eux, Alexandre Pachulski co-fondateur de Talentsoft, Alexis Nollet, co-fondateur d’Ulterïa, Charles Kloboukoff, président de Léa Nature ou encore Leslie Prieur manager dans un grand groupe de télécoms et Alice Peyrard, ingénieur environnement dans un groupe du CAC 40. Diffusé à partir de la mi-septembre en ciné-débat sur internet et en présentiel, il sera ensuite disponible en vidéo à la demande à partir de janvier 2023…

Quelle est la genèse du film ?

Je viens du monde de l‘entreprise, j’ai travaillé dix ans dans la finance dans des multinationales et dix ans dans le conseil en entreprise. Au départ je pensais réaliser un court métrage d’une vingtaine de minutes mais les témoignages des interviewés étaient tellement riches que j’ai décidé d’en faire un vrai film.

Pour commencer, je me suis tournée vers la communauté des leaders éclairés, ouverts à la spiritualité, pour proposer aux dirigeants et managers membres de cette association, de témoigner dans ce nouveau film. Il m’a semblé important de donner la parole à des personnes mettant cette spiritualité en pratique, qui sont au quotidien dans l’opérationnel et non dans le conseil. 

Qu’est-ce qui vous a surpris lors de vos interviews ?

La fluidité, la facilité avec laquelle ces dirigeants et salariés ont répondu aux questions. Il a suffi de poser la question « pour vous, qu’est-ce que l’intelligence spirituelle au travail ? » pour qu’ils répondent sans hésitation, sans surprise, avec naturel et facilité. Pour eux c’était évident. Cela leur apportait à titre individuel davantage de discernement, d’énergie, de sens mais aussi de joie intérieure. Réussir à maîtriser son mental est un chemin intérieur qui rend durablement heureux : nos pensées et nos émotions ne prennent plus le pouvoir.

Qu’entendez-vous par « intelligence spirituelle » ?

Dans les années quatre-vingt-dix on a parlé d’intelligence émotionnelle, en deux-mille est sorti le premier livre sur le quotient spirituel de Danah Zohar mais ce n’est que récemment qu’on commence à parler ouvertement de spiritualité en entreprise. Il est important de préciser que l‘intelligence spirituelle au travail n’est pas à prendre au sens religieux mais comme une nouvelle partie de soi à explorer dans un contexte professionnel et qui vient enrichir l’intelligence du mental. Elle allie intuition, intelligence du cœur, du corps, intelligence émotionnelle. Grâce à la paix intérieure que l’on cultive, on prend de la hauteur, on développe son intuition et son discernement. En utilisant cette forme d’intelligence on fait travailler nos deux cerveaux ensemble, le cerveau droit et le cerveau gauche ce qui apporte une vision globale des situations. 

Et au niveau collectif, elle ouvre une réflexion sur les valeurs et la raison d’être de l’entreprise.

Quelle est votre ambition avec ce film ?

J’espère que ce film intéressera un public large car cette forme d’intelligence apporte énormément au monde du travail : elle permet d’avoir un esprit plus clair et plus novateur, une paix et une confiance intérieures, d’avantage de cohésion et d’intelligence collective.

Olivier Muller dirigeant d'APEF Rouen évoque d’ailleurs des résultats étonnants, 30% d’absentéisme et 50% de turnover en moins…

En effet, cette intelligence collective s’incarne dans des rapports plus harmonieux et plus solidaires entre les gens. Une bonne ambiance incite les salariés à aller au travail. En conséquence, l’absentéisme baisse.

Dans le film Nina de Sousa, coordinatrice de réseau pour la société APEF, explique le management par les valeurs -bienveillance, respect, solidarité- mis en place. Quand quelque chose ne fonctionne pas c’est souvent dû au non-respect de l’une de ces valeurs.

Pour Alexandre Pachulski, cofondateur de Talentsoft, « c’est justement parce qu'on développe l'intelligence spirituelle en entreprise, qu'on favorise la créativité, l'intuition, l'écoute, les relations humaines et toutes les valeurs qui vont avec, que les résultats sont là. » Dans un extrait que je n’ai pas pu conserver, il précise que dans sa société, quand on atteint son résultat sans aider un collègue en difficulté, on n’est pas valorisé. Cela va loin, on peut être en tort si l’on n’a pas aidé ses collègues !

Cela dépasse le cadre strictement professionnel. Janet Guinaudeau, dirigeante de la société rochelaise Espace Investissement, qui propose des séminaires de développement personnel à ses employés, souligne que cela les aide même dans leur vie familiale. Ils se trouvent plus calmes, plus en paix.

Est-il important que les salariés adhèrent à cette vision de l’entreprise ?

Selon Alexandre Pachulski il ne s’agit pas d’imposer à tout le monde de devenir ouvert, aimant, en quête de sens, ... L’intelligence spirituelle passe par le respect de chacun y compris de ceux qui pensent différemment. Il suffit de respecter des règles du jeu pour donner une cohérence aux valeurs de l’entreprise.  D’ailleurs on parle simplement de bienveillance, de respect, de solidarité, d’entraide…

L’entreprise où l’on donne la place à cette nouvelle forme d’intelligence est-elle une entreprise d’avenir ?

J’en suis convaincue, c’est l’avenir du monde professionnel ! Mathieu Dardaillon président de Ticket for Change, le dit très bien dans le film : « l’entreprise croisée à ces questions de spiritualité amène une nouvelle forme d’organisation et je pense que ce sont les organisations, dont on a profondément besoin au XXIᵉ siècle ». Intégrer la spiritualité amène à questionner la raison d’être de l’entreprise, la manière de fabriquer le produit ou le service et les relations au sein de l’organisation. Comme l’explique Mathieu Dardaillon, « trouver une raison d’être sociétale revient à se poser la question de ce que l’organisation amène au monde au-delà de la simple valeur économique et financière ».

Toutes les dates de projections sont annoncées sur www.valerieseguin.com