Portrait
Directrice des relations aux parties prenantes et partenariats de la Fondation Agir Contre l’Exclusion et porte-parole de l’Autre Cercle
19 août 2022
Elle se disait « homo ». Elle n’hésite plus à se dire lesbienne. « Il existe aujourd’hui beaucoup moins de lesbiennes que de gays visibles en entreprise. Or il n’y a aucune raison pour qu’il n’y en ait moins, si ce n’est l’habitude des hommes à se mettre en avant et à prendre le pouvoir », explique Catherine Tripon.
A 61 ans, la voilà qui défend, encore et toujours, les singularités de chacun au sein de l’Autre Cercle, une association œuvrant pour l’inclusion au travail des LGBT + (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et variations minoritaires). « J’ai fait de la politique puis de l’associatif à haute dose en parallèle d’une carrière dans la presse et le marketing, avant de basculer, à 48 ans, dans l’associatif », raconte-elle.
Aujourd’hui, elle est directrice des relations aux parties prenantes et partenariats de la Fondation Agir Contre l’Exclusion, porte-parole de l’Autre Cercle et co-animatrice de la Charte de l’engagement LGBT +.
Lancé en 2013, ce texte se veut un outil de reconnaissance et d’inclusion à disposition des employeurs : accompagnement des transitions de genre, gestion des coming out, création de réseaux internes, rappel et activation des droits... Et cela porte ses fruits. Selon un baromètre, signé IFOP, les gays et les lesbiennes sont plus visibles dans les organisations signataires de la Charte. Et ils font moins l’objet de discriminations (agressions verbales ou physiques, perte d’emploi, mise à l’écart…).
L'Autre Cercle a également lancé le prix « Rôles Modèles LGBT + & Allié·e·s ». « Je suis convaincue que, pour gagner en impact, ce sujet doit être porté, au plus haut, dans les organisations, mais aussi par des hétéros, les alliés. Comme c’est aux hommes de défendre les femmes et aux blancs de se battre pour les noirs », précise-t-elle.
Dernière action en date : le projet VOILAT pour Visibilité Ou Invisibilité des Lesbiennes Au Travail. « Nous allons chercher à comprendre, via deux enquêtes, pourquoi elles se cachent, explique-t-elle. Et un guide, à l’intention des employeurs, verra le jour ».