Portrait
Coopcycle
25 juin 2021
L’idée a germé place de la République, à Paris, pendant le mouvement Nuit debout du printemps 2016. "J’ai rejoint un groupe de militants qui s’interrogeait sur la meilleure réponse à apporter pour lutter contre l’ubérisation de la société", raconte Aloïs Guillopé, développeur web aujourd’hui salarié d’une association en Belgique.
En 2017, il l’ont trouvée : proposer une alternative vertueuse à Deliveroo et Ubereats en permettant à tout un chacun de créer, dans sa ville, une coopérative de livraison à vélo. De quoi redonner aux coursiers, désormais salariés, une protection sociale et des droits du travail. Pour ce faire, le groupe a créé une association, CoopCycle dans laquelle chaque bénévole a apporté son expertise : conception d’un logiciel de gestion des livraisons, soutien commercial, accompagnement juridique… Aujourd’hui, CoopCycle fédère une soixantaine de coopératives en Europe. Très vite, l’association a en effet été contactée par des citoyens venus d’Espagne, du Portugal ou d’Angleterre, tous intéressés par cette initiative inédite. CoopCycle souhaite maintenant devenir à son tour une coopérative. Trois ans ont été nécessaires pour établir des règles de fonctionnement et structurer son organisation. "De nombreux débats ont eu lieu au sein de l’association où tout le monde avait son mot à dire", raconte Aloïs Guillopé. Les règles de cotisation ont ainsi été modifiées : à l’origine, elles étaient de 2% du chiffre d’affaires de l’année précédente, ce qui permettait aux nouveaux venus de démarrer sans frais. Coopcycle demande aujourd’hui un petit capital en année 1. Certains souhaitaient par ailleurs que 80% des salariés soient sociétaires, c’est à dire qu’ils puissent donner leur avis sur l’évolution de leur entreprise, un chiffre qui a finalement été porté à 60%. "Je travaille sur l’organisation d’un premier conseil d’administration qui déposera les statuts de la coopérative", indique Aloïs Guillopé.
Gouvernée démocratiquement, Coopcycle grandit ainsi, lentement mais sûrement. Elle dispose d’un premier salarié informaticien depuis janvier 2020. Et un second, coordinateur, est arrivé en 2021, allégeant progressivement le travail des bénévoles. Les débats sur son évolution ne sont pas terminés. D’autres choix devront être faits, à terme, concernant notamment l’exploitation commerciale ou non de la marque Coopcycle.