Portrait
Directrice administrative
3 septembre 2021
“La culture est mon quotidien depuis 20 ans. J'administre des structures associatives, toujours en lien avec les politiques publiques.” Après des études en gestion et management (IUT puis IUP), Hélène Dhoosche rencontre l'univers de la musique. Elle travaille alors pour un ensemble, avant de rejoindre une scène nationale puis la structure Bibliocité. Aujourd'hui, elle a la double casquette de DAF et de DRH pour l'ALCA (Agence Livre, Cinéma et Audiovisuel en Nouvelle-Aquitaine), l'une des seules agences régionales soutenue par l'Etat et regroupant la littérature et le cinéma dans sa besace. Son objectif ? Soutenir les auteurs, les producteurs et la création par le biais du développement économique et de la transmission. “Dans une culture française où l'argent est souvent tabou, le directeur administratif est bel et bien essentiel au monde de la culture. Il ne faut pas avoir peur de ces métiers. On commence depuis peu à prendre conscience qu'il faut des gestionnaires pour dynamiser, pour développer les structures... L'administrateur est un facilitateur, pas un empêcheur. Dans des structures d’ingénierie, le moteur est l’humain, l’équipe. La fonction RH est donc essentielle.”
À son précédent poste, Hélène Dhoosche se concentrait davantage sur l'administration de production. Pour l'ALCA, elle se recentre sur les process, sur les relations humaines aussi. “Je ne suis plus du tout sur les projets, car il y a un directeur du livre, un directeur de la communication, un directeur du cinéma et un directeur général. L'ALCA, c'est près de 50 salariés sur quatre sites, six à l'administration et un référent sur chaque lieu. J'ai à mes côtés une responsable comptable et administrative ainsi que trois chargés d’administration et de comptabilité polyvalents, une assistante de direction et deux apprentis. Quand je suis arrivée à ce poste, la structure était en pleine fusion. Tout a été revu pour faire de trois structures une seule. J'ai façonné le poste que j'occupe aujourd'hui, grâce à un dialogue avec mon directeur général.” Durant cette phase post-fusion de remise à plat, Hélène a dû accompagner des changements parfois complexes, tels que la fusion subie des régions.
“Il faut prendre de la hauteur. Chacun est en quête de sens. Faire du sur-mesure en termes de management, tout en restant équitable, est essentiel. Apprendre à dire non, à s'imposer, avoir du courage font aussi partie de ce métier. Mon objectif premier, c'est la structure et donc ses salariés. Le DAF doit accepter d'être dans l'ombre. Ce métier n'est pas une étape, en ce qui me concerne, pour devenir directeur général. C'est un challenge en tant que tel.” Pour Hélène Dhoosche, l'essentiel est d'amener l'ensemble du personnel à prendre en main les outils à leur disposition. “On ne peut plus avoir une seule personne qui gère le budget. Il faut décider en amont de ce qu'on fait des fonds, dynamiser notre capital et rendre aux salariés le plus d'autonomie possible. J'aurai fait mon boulot quand je n'aurai presque plus rien à faire...” Une tâche complexe et ardue, mais passionnante. Hélène Dhoosche n'en doute pas : le milieu culturel correspond à son tempérament sensible et curieux, le volet administratif à sa soif d'apprendre tous les jours et d'accompagner la création. “Tout m'intéresse, tout me nourrit.”