Portrait
Président de l’association FETE pour « Femmes Egalité Emploi »
17 juin 2022
Un homme qui œuvre pour les femmes, ce n’est pas si fréquent. Mais c’est le cas de Mehdi Beauxis-Aussalet, ingénieur pédagogique indépendant et président de l’association FETE pour « Femmes Egalité Emploi ». C’est en concevant, en 2010, une plateforme d’e-learning sur l’égalité entre les femmes et les hommes, qu’il a pris conscience des inégalités sociales et professionnelles touchant le sexe dit « faible » : en entreprise, à poste de valeur égal, les femmes gagnent toujours 9% de moins que les hommes et, 25% de moins, en moyenne, tous postes confondus.
«Je suis très sensible à la justice sociale, explique-t-il. Ainsi quand l’association m’a demandé de les rejoindre, je n’ai pas hésité ». D’autant qu’il le sait : être un homme rassure ceux qui s’effraient de l’action de femmes jugées trop militantes et ou trop radicales…
Sur le terrain, l’association créée en 1991, intervient sur le créneau qu’elle s’est choisie : le milieu professionnel, de l’école à l’entreprise. Elle agit auprès de jeunes se questionnant sur leur orientation ou auprès d’adultes en reconversion. Objectif : faire sauter les stéréotypes qui voudraient que des métiers – ingénieur aéronautique, policier, informaticien… - soient réservés aux hommes. « Certaines entreprises cherchent à recruter des femmes et elles ont du mal. Nous les accompagnons dans leur démarche », explique Mehdi Beauxis-Aussalet qui multiplie les actions de sensibilisation et les rencontres du type « job dating » ou « carrefour des métiers ». FETE, qui se déploie depuis 30 ans en Bourgogne Franche Comté, forme également des « référents harcèlement », obligatoires, depuis 2019, dans toutes les entreprises disposant d’un Comité Social et Economique. «Nous leur apprenons à gérer les violences sexistes et sexuelles sur le lieu de travail », précise le président de FETE. Enfin, l’association accompagne les syndicats dans la mise en œuvre des accords « égalité » hommes- femmes, encore peu nombreux, mais qui commencent à être signés, en entreprise. Ainsi, le sujet progresse, lentement mais sûrement. « Il faut continuer à planter des graines », conclut Mehdi Beauxis-Aussalet.