Railcoop, la première coopérative ferroviaire de France

Portrait

Railcoop, la première coopérative ferroviaire de France

Railcoop

25 juin 2021

En 2020, les Scop (Sociétés coopératives de production) et les Scic (Sociétés coopératives d'intérêt collectif) affichent de beaux scores : 67.200 emplois créés, en hausse de 6% sur un an. Et un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros, en croissance de 8%. Justice sociale, gouvernance partagée, ancrage territorial, leurs valeurs séduisent les citoyens. Qu’ils soient entrepreneurs, syndicalistes, militants, écologistes ou consommateurs éclairés, ils trouvent ici un nouveau levier d’action pour changer la société. Six d’entre elles, nouvellement créées, ont trouvé des solutions concrètes aux grands maux de notre époque dans des secteurs aussi différents que la santé publique, le ferroviaire, le textile et les télécoms. Elles s’appellent La Coop des masques, Telecoop, VirgoCoop, CoopCycle, Railcoop et CoopVenture. Voici leurs portraits.

Ils l’ont rêvé et ils l’ont fait portés par un fort engouement des citoyens et des collectivités locales. Railcoop est sur le point de relancer d’anciennes lignes de chemin de fer abandonnées par la SNCF. De quoi moins polluer mais aussi mieux desservir les territoires. 

Et pourquoi ne pas réactiver les lignes de train inter-régionales abandonnées, au fil du temps, par la SNCF ?  L’idée provient d’un collectif de citoyens basé dans le Lot. Parmi eux, Nicolas Debaisieux, ingénieur Mines Telecom et ancien fonctionnaire du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, aujourd’hui directeur général de Railcoop. Son président, Dominique Guerrée, est, pour sa part, un fin connaisseur du monde coopératif : il a, entre autres, géré une Scop pendant 18 ans dans le secteur de la communication. “Créer une Société coopérative d’intérêt collectif allait de soi pour ce projet très capitalistique qui n’aurait, au démarrage, jamais été financé par des banques”, explique ce retraité dans le Lot désormais bien occupé. Pour lancer Railcoop, la première coopérative ferroviaire de France, les fondateurs ont dû s’entourer de spécialistes du train – 13 salariés à ce jour – et réunir un capital de 1,5 million d’euros, somme demandée pour l’obtention d’une licence ferroviaire délivrée par le Ministère en charge des transports. C’est chose faite. En avril 2021, Railcoop affiche en effet 2,5 millions d’euros de capital. Plus de 6 000 sociétaires ont répondu présents : des passionnés de trains, habitants coupés du monde, écologistes, maires soucieux de redynamiser leurs territoires et autres acteurs du changement. Railcoop est en effet en phase avec plusieurs enjeux dans l’ère du temps : ouverture à la concurrence du transport ferroviaire, décentralisation, circuit-court, mobilité moins polluante que la voiture, entreprise de l’économie sociale et solidaire porteuse de sens et ouverte à une gouvernance partagée (1 part, 1 voix). “Nous nous sommes inspirés de l’holacratie pour mettre en place des cercles thématiques de travail et de réflexions ouverts à tous les sociétaires. Cela créé une dynamique très forte”, commente Dominique Guerrée. Railcoop utilisera pour commencer des wagons d’occasion rénovés, moins onéreux. Il envisage de ​faire rouler des trains de marchandises en Occitanie dés le dernier trimestre 2021. Son premier service aux voyageurs devrait voir le jour en juin 2022 entre Bordeaux et Lyon. Deux autres lignes devraient suivre en 2023 : ​Toulouse-Rennes et Lyon Part Dieu-Thionville. Ça roule pour Railcoop.