Toujours beaucoup trop de discriminations au travail !

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Toujours beaucoup trop de discriminations au travail !

4 décembre 2020

Genre, orientation sexuelle, apparence physique… les auteurs de discrimination au travail n’ont visiblement pas de limites. On fait le point avec les résultats du 13ème Baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi publié le 1er décembre 2020 par le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail. 

Près d’un quart des salariés discriminés au boulot

Les chiffres du Défenseur des droits viennent de tomber : en 2020, 23% des personnes actives en France déclarent avoir déjà été victimes de discrimination(s) ou de harcèlement discriminatoire dans l’emploi. Certes, ce chiffre est en baisse (-7 points par rapport à 2013) mais quand même. Les critères de discrimination les plus souvent évoqués sont l’apparence physique (pour 40% des victimes), le sexe (40%) et l’état de santé (30%). Sans grande surprise, les femmes sont discriminées en raison de leur genre, de leur situation de grossesse et de la maternité. Et pourtant nous sommes en 2020 ! Les hommes, quant à eux, se déclarent plus souvent discriminés en raison du jeune âge, de l’origine, de la nationalité, des opinions politiques, des activités syndicales, de l’orientation sexuelle ou de l’apparence physique. 

Le handicap et l’origine restent deux obstacles majeurs dans un job mais ce ne sont malheureusement pas les seuls

Selon le dernier baromètre du Défenseur des droits-OIT, si vous êtes en situation de handicap, touché par une maladie chronique, homosexuel ou bisexuel, vous avez trois fois plus de risque d’être victime de discrimination au travail qu’un individu blanc, hétérosexuel et en bonne santé. Le risque est multiplié par deux pour les actifs vus comme non-blancs. Ou quand l’histoire se répète. Pire, d’autres critères de discrimination sont de plus en plus cités par les victimes : l’apparence physique, les opinions politiques, les activités syndicales et celles liées au jeune âge. 

A peine 10% des auteurs de discriminations sanctionnés ! 

Près de la moitié des victimes ont pris des mesures pour se protéger à la suite des faits : 31% ont démissionné ou négocié un licenciement, 19% ont changé de service à leur demande et 18% considèrent qu’elles ont obtenu une réparation. "Cependant, la majorité d’entre elles ont été confrontées à des répercussions négatives sur leur vie professionnelle et/ou à des mesures de rétorsion de la part de leur hiérarchie : 19% ont été licenciées ou non renouvelées après les faits et 14% ont reçu un avertissement ou un blâme, ou bien ont été mutées contre leur gré. Dans 9% des cas seulement, l’auteur des faits a été sanctionné, muté ou licencié", détaillent les auteurs du baromètre. 

Des conséquences extra professionnelles lourdes suite à des discriminations au travail 

Être victime de discrimination n’impacte pas seulement les carrières des victimes, cela génère également des séquelles émotionnelles, psychologiques et physiques. Trois chiffres seulement pour illustrer cela : 

  • 49% des victimes évoquent un sentiment de fatigue, de tristesse, de déprime ou une dégradation de l’état de santé. 
  • 38% expriment n’avoir plus envie ou avoir peur d’aller travailler . 
  • 29% déclarent avoir des pertes de mémoire ou du mal à se concentrer. 

Et last but not least, être discriminé au boulot peut également affecter les relations avec son entourage proche et se traduire par un plus grand isolement social : 44% des personnes victimes de discrimination dans l’emploi ont connu par la suite des relations perturbées avec leur famille et 37% avec leurs amis.