Le retour au travail après une longue absence

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Le retour au travail après une longue absence

3 novembre 2021

Dans la vie d’une femme ou d’un homme, le retour au travail après une longue absence, volontaire ou non, est une étape plus ou moins compliquée. Selon les conditions du congé et celles du retour, bien des aspects sont à préparer, autant dans l’entreprise que dans l’esprit de celle ou celui qui reprend son poste.

Congé parental, maladie, Covid long, les raisons d’une longue absence ne manquent pas

Certaines absences de longue durée, de plus de 90 jours, sont volontaires et bien vécues :

  • pour s’occuper de ses enfants plus longtemps qu’un congé maternité ou paternité classique
  • pour un congé lié à l’adoption qui demande une présence longue pour que l’enfant soit accueilli dans les meilleures conditions
  • pour un congé sabbatique pour faire le tour du monde, se lancer dans un projet personnel, etc.

Au contraire, d’autres n’étaient pas prévues dans le plan de carrière et provoquent de nombreux questionnements. C’est le cas des salariés qui doivent s’arrêter pour s’occuper d’un enfant ou d’un parent malades, ou encore des maladies de longue durée, telles qu’un cancer, qui s’ajoutent désormais à d’autres pathologies comme le Covid long. Celui-ci empêche les personnes touchées de retrouver une activité normale pendant plusieurs mois après avoir contracté la maladie. Ainsi, 10 % d’entre elles souffriraient encore de symptômes (fatigue, essoufflement notamment) après 3 mois selon la Haute Autorité de Santé.

Le retour au travail après une absence n’est pas toujours simple

Selon un rapport de Malakoff-Humanis en 2019, 13 % des salariés qui avaient dû s’arrêter pendant une longue période ont mal vécu leur retour en entreprise, alors que 44 % avaient été concernés par un arrêt maladie dans les 12 mois précédents.

Cela peut sembler peu par rapport à tous ceux qui vivent bien ou même très bien leur réintégration dans l’entreprise après un congé de longue durée. Dans les faits pourtant, beaucoup de questions se posent, comme peuvent d’ailleurs se les poser tous les collaborateurs d’entreprise qui ont passé plus de 18 mois en télétravail.

Mais dans le cas d’une maladie qui a éloigné de son emploi, en plus de se demander si sa vie en entreprise sera comme avant, beaucoup d’autres aspects entrent en ligne de compte : 

  • "Mes compétences seront-elles les mêmes ?"
  • "Retrouverai-je mon poste ?" (c’est une obligation de l’employeur,  sauf en cas de profonde réorganisation, et dans ce cas un poste semblable doit être proposé)
  • "Aurai-je droit à une réintégration personnalisée ?"
  • "L’évolution de l’entreprise ne va-t-elle pas m’isoler par un manque de nouvelles connaissances ?"

En outre, plus l’absence est longue, plus les risques de réorganisation dans l’entreprise sont élevés. La hiérarchie a pu changer, la stratégie de l’entreprise a pu évoluer, soit autant de raisons d’être inquiet au moment du retour.

L’important est alors, pour l’entreprise, de rassurer le collaborateur en amont et pendant son absence.

Le congé de longue durée : ne pas perdre le lien avec l’entreprise

Le principal risque pour les salariés est de perdre le contact avec leur entreprise pendant la durée de leurs congés. Avec des collègues qui, parfois, n’osent pas déranger ou des informations qui ont du mal à transiter, l’équilibre est difficile à tenir.

Les entreprises sont les premières à pouvoir améliorer l’état de connaissance des personnels absents à long terme. Il est donc important de conserver des rendez-vous pour des discussions sans enjeux professionnels, notamment téléphoniques, et sans pour autant empiéter sur la vie privée et les raisons du congé de longue durée. Pour cela, le dirigeant lui-même, les RH ou le service social peuvent prendre contact avec le salarié à divers moments choisis ensemble.

Cependant, cela doit se faire avec l’accord express du salarié. S’il ne souhaite pas être contacté pendant son absence, l’employeur doit respecter son choix. De plus, s’agissant des congés de longue durée pour maladie, le secret médical doit bien sûr être respecté.

Préparer le retour dans l’entreprise

Si un entretien pour acter le retour est obligatoire, en plus d’une visite médical de pré-reprise, cela ne doit pas se limiter à cela. Le "reonboarding" autrement dit une phase de réintégration préparée en amont permet de mieux appréhender la reprise du travail.

Cela peut être l’occasion de demander à un collègue proche de la personne absente de la parrainer pour son retour, de sorte à la mettre au courant des éventuels changements qui ont eu lieu pendant cette période. C’est aussi l’occasion de mieux s’intégrer dans les projets en cours.

Dans tous les cas, le retour ne doit pas s’apparenter à une remise sur pied express. Au contraire, cela demande du temps et une évolution, afin de laisser à celle ou celui qui revient l’occasion de reprendre ses marques.

Tout dépend bien sûr de l’entreprise en question et des missions du salarié, mais dans l’absolu, aucun retour ne doit passer inaperçu. Pour autant, cette phase doit s’adapter à la personne concernée et décidée avec elle. Elle peut ainsi préférer un retour discret, cantonnée à un accueil par son service, ou préférer quelque chose de plus solennel ou festif.

La formation, un enjeu du retour au travail après un congé

Si ce n’est pas un élément obligatoire à la suite d’un congé de longue durée, la formation professionnelle peut faciliter la reprise à son poste. Cela peut avoir lieu à l’initiative du salarié ou de l’employeur.

Dans le cas d’une maladie, il peut même s’agir d’accompagner le salarié dans une formation à un autre type de poste plus adapté à sa santé. Si le salarié est reconnu comme travailleur handicapé et ne peut plus pratiquer son métier, il a droit à une formation qualifiante dans un centre de rééducation professionnelle.

Il faut par ailleurs noter qu’un bilan de compétences est possible pendant l’arrêt de travail de longue durée, à condition que son état de santé soit compatible. Étape délicate pour le salarié comme pour l’entreprise, le retour au travail après une absence de longue durée nécessite l’implication de l’entreprise. Cela, dans le respect du choix de la personne concernée de maintenir ou non le lien avec elle pendant son congé.