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La canicule correspond à une période de forte chaleur, marquée par des températures élevées, de jour comme de nuit. Si le phénomène est bien connu, sa définition n’est toutefois pas plus précise : il n’existe pas de seuil de température fixe caractérisant une telle période. Néanmoins, selon l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), « au-delà de 30 °C pour une activité sédentaire, et 28 °C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque pour les salariés ». Avec de potentielles conséquences loin d’être anodines.
Il ne s’agit pas seulement de transpirer abondamment ou d’avoir davantage envie d’une sieste après le déjeuner. Vous risquez également d’être victime de déshydratation ou d’un « coup de chaleur ». Aussi appelée « hyperthermie », cette réaction de l’organisme survient à la suite d’une longue exposition à une température trop élevée. Elle peut alors entraîner des maux de tête, de la fièvre, des nausées, des crampes musculaires, voire aller jusqu’à une perte de connaissance. Il est donc préférable de ne pas prendre cette menace à la légère.
Le premier réflexe – valable le reste de l’année – consiste à vous hydrater régulièrement. Mais plus encore que d’ordinaire : si, en temps normal, il est conseillé de boire 1,5 L d’eau par jour, en période de canicule, vous pouvez allègrement pousser cette quantité jusqu’à 2, voire 2,5 L. Le but : compenser la perte d’eau liée à la transpiration.
Notez cependant qu’il est bien question d’eau, et non de boissons en général. Même si la chaleur peut vous faire saliver à l’idée d’une bière ou d’un soda bien frais, ces breuvages ne possèdent pas les mêmes vertus d’hydratation que l’eau. De manière générale, évitez les boissons sucrées, alcoolisées ou le café.
Par ailleurs, votre combat contre la chaleur dépendra évidemment des armes dont vous disposez au bureau. Quelles qu’elles soient, n’hésitez pas à vous en servir, par exemple en profitant de la climatisation. Et à défaut d’un tel système, utilisez un ventilateur pour rendre l’atmosphère plus supportable. Voire un éventail, mais celui-ci nécessitant un léger effort physique, il peut s’avérer contre-productif.
Vous pouvez également venir en aide à votre organisme dans son travail de sudation. Humidifiez-vous la peau grâce à un brumisateur : vous contribuerez ainsi à diminuer la température de votre corps.
Cependant, plutôt que de lutter contre la chaleur, pourquoi ne pas l’empêcher d’entrer ? Plus facile à dire qu’à faire, bien entendu, mais vous pouvez premièrement laisser les fenêtres et les stores fermés durant la journée, puis aérer lorsque la température décroît. De même, limitez, si possible, les sorties pendant les heures les plus chaudes et les efforts physiques.
Bien sûr, ces conseils ne s’appliquent pas à tous les métiers. Si vous n’avez pas la main sur vos déplacements, facilitez-vous la tâche en portant des vêtements légers et clairs, qui n’absorbent pas la chaleur. Pour les hommes, ce peut être le moment d’abandonner la veste de costume et la cravate, si elles ne vous sont pas imposées.
En fin de compte, la meilleure façon de survivre à la canicule au bureau est peut-être de ne pas s’y rendre. En cas de fortes chaleurs, certains employeurs n’hésitent pas à libérer leurs équipes plus tôt, voire à les encourager à rester à la maison. Une mesure qui permet également d’éviter les transports en commun à l’air suffocant l’été.
Depuis la crise sanitaire et la démocratisation du télétravail, cette attitude sera probablement de plus en plus courante. Néanmoins, elle ne vous profitera que si votre domicile offre des conditions de travail optimales et si vous adoptez les bons réflexes énoncés précédemment.
Et si votre employeur vous impose de venir au bureau, avez-vous le droit de désobéir ? La loi française ne semble pas aller dans ce sens. Le code du travail prévoit bien la possibilité du « droit de retrait », mais un travailleur ne peut l’exercer qu’en cas de « danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ». En cas de litige, il faudrait donc être en mesure de caractériser cette dangerosité devant un juge…
De même, la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) recommande aux entreprises de faire évacuer le personnel des bureaux lorsque la température intérieure excède 34 °C. Mais il ne s’agit que d’une recommandation, et non d’une obligation. Pourtant, certains de nos voisins paraissent avoir davantage conscience des dangers liés à la canicule. Ainsi, en Allemagne, si la température intérieure dépasse les 35 °C, les employés sont tenus de quitter leurs bureaux. Et la loi intervient même avant : à partir de 27 °C, le temps de travail est limité à six heures par jour, et à quatre heures par jour dès 29 °C. La France va-t-elle s’en inspirer avec la multiplication des épisodes caniculaires ? En attendant, vous ne pouvez compter que sur vous-même et votre bouteille d’eau.