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La crise actuelle montre une réalité qui ne date pas d’hier : le fort taux de chômage des jeunes en France. Les actifs de moins de 25 ans sont particulièrement touchés, mais les aides financières qui les concernent s’avèrent limitées. Cependant, les structures d’accompagnement sont très présentes, à condition d’oser en pousser la porte.
Selon un rapport de l’INSEE paru début septembre 2020, les jeunes sont les plus concernés par le chômage dû à la crise sanitaire. Entre février et septembre, le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans dans la catégorie A (sans aucune activité) a augmenté de 20 %. Ce qui correspond à 550 000 jeunes actifs sans emploi.
À cela s’ajoute l’arrivée chaque année de 700 000 jeunes de cette tranche d’âge sur le marché du travail. Parmi eux, ce sont les moins diplômés et les moins qualifiés qui risquent le plus une période de chômage.
Cette situation a de quoi faire rager même les plus pessimistes. Selon l’Observatoire des Inégalités, entre 2016 et 2018, le taux de chômage des actifs entre 20 et 24 ans était passé de 23 % à 20 %. Mais ce même institut tablait sur plusieurs années de baisse pour compter retomber à moins de 15 %. Dans tous les cas, ce chiffre, au regard du nombre de chômeurs tous âges confondus (autour de 9,6 %) reste bien trop élevé dans un pays comme la France.
Cette catégorie d’âge concerne différents types de populations :
Ceux qui sont encore étudiants ne sont bien sûr pas comptabilisés dans le nombre de chômeurs.
Les jeunes de moins de 25 ans ont droit à certaines aides financières. Elles sont néanmoins soumises à des conditions très strictes d’attribution.
Le RSA "jeunes actifs" permet aux jeunes de toucher un revenu avant de retrouver un emploi. Mais il ne concerne pas les jeunes qui n’ont jamais travaillé. Il faut être âgé de 18 à 25 ans et avoir travaillé au moins 2 ans à temps plein au cours des 3 années précédentes, soit 3 214 heures au total. Les activités salariées et non-salariées sont prises en compte, mais pas les stages ni le chômage indemnisé.
Le dispositif est donc limité à ceux qui ont déjà une expérience professionnelle, ce qui est restrictif selon ceux qui militent pour un élargissement des droits. Les parents isolés de moins de 25 ans peuvent néanmoins y être éligibles.
Les jeunes isolés, qui ne bénéficient pas de l’aide financière de leurs parents, ont droit à une aide spécifique, la garantie jeunes. Elle est attribuée aux jeunes de 16 à 25 ans en grande précarité.
Le montant de l’allocation peut atteindre 497 € par mois au maximum. Elle est par ailleurs cumulable avec d’autres revenus, jusqu’à 300 €.
La garantie jeunes est conditionnée à la volonté du demandeur de signer un contrat avec la mission locale au sein du "parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie" (PACEA).
Au niveau départemental, ce fonds apporte aux jeunes entre 18 et 25 ans une aide d’urgence et temporaire. Il faut là encore s’adresser à la mission locale la plus proche. Un travailleur social se charge ensuite d’étudier la demande.
Il existe en France 436 missions locales et 6800 sites en tout qui permettent aux jeunes de tous les territoires d’y avoir accès. Les missions locales ont un rôle fondamental pour l’insertion des jeunes de 16 à 25 ans dans l’emploi. Peu importe qu’ils aient déjà travaillé ou non, qu’ils aient ou non un diplôme, ils sont les bienvenus.
Elles proposent un véritable accompagnement personnalisé pour trouver un projet professionnel ou directement un emploi. Reliées aux entreprises locales, elles en connaissent les besoins. Elles aident aussi les jeunes à trouver une aide financière si nécessaire.
Les jeunes de 16 à 30 ans qui ont du mal à s’insérer sur le marché de l’emploi, par manque de qualification ou connaissant des difficultés d’autres natures, peuvent intégrer un parcours de parrainage.
600 structures en France proposent cet accompagnement avec des professionnels afin de mieux appréhender le monde de l’entreprise. En plus d’aider le jeune dans son insertion, les parrains deviennent pour lui un véritable repère pour son projet professionnel. Le parrainage peut durer jusqu’à 6 mois. Une nouvelle fois, ce sont les missions locales qui servent de fil rouge, mais aussi les maisons de quartier et les centres sociaux.
Bien entendu, toutes ces solutions ne sont pas miraculeuses pour trouver un emploi stable, a fortiori dans une crise aussi inédite. Mais le maillage territorial, avec les missions locales principalement, représente une aide importante.
Pour d’autres profils, cette solution peut sembler incompatible. C’est un cliché : les difficultés à trouver un emploi peuvent concerner aussi bien des jeunes peu qualifiés que des diplômés du supérieur. Dans les secteurs actuellement sinistrés par la crise (hôtellerie-restauration, aéronautique, événementiel), les cas de jeunes, très qualifiés, mais dans l’impossibilité de trouver un poste, se multiplient. Ils peuvent bénéficier, de la même manière, des structures d’accompagnement et d’aides financières selon leur situation personnelle.