EDITO Spécial COVID19

Devenez, à votre échelle, acteur du changement ?

Vos idées nous intéressent, votre opinion nous importe et votre point de vue est essentiel.

Proposez votre contenu

EDITO Spécial COVID19

31 mars 2020

Bonjour,

Depuis maintenant plusieurs mois, notre monde au sens le plus large est victime d’un virus très vite devenu tristement célèbre, le COVID19.

Je me garderai bien d’écrire un énième article sur le sujet. Jamais, je crois, un tel déferlement de publications Print et digitales, jamais une telle avalanche de chroniques, podcasts, émissions, débats, interviews et autres ne se sont abattus sur la presse écrite autant que sur le PAF.

Ce qui suit n’est pas né avec le Coronavirus, loin de là, mais, me semble-t-il, a pris avec lui des proportions inédites dans des conditions de sérieux, de véracité et d’éthique absolument ineptes.

Je n’ai pas souvenir d’avoir un jour lu sur un sujet donné, autant de fausses nouvelles, d’interprétations fallacieuses, de contre-vérités avérées. Qui plus est, c’est sans vergogne aucune que des journalistes, pseudos experts de tous poils, médecins généralistes ou spécialistes sans lien particulier avec le sujet, expliquent, défendent, ou au contraire invalident des thèses avec beaucoup plus d’assertivité que d’éléments scientifiques et médicaux tangibles.

Et que dire des chiffres ! Nonobstant le caractère dramatiquement léthal, que bien évidemment je ne discute aucunement, les analyses chiffrées, les projections statistiques, disons à tout le moins très variées, autant en ce qui concerne le pourcentage de cas graves, de personnes décédées, que les estimations sur l’ensemble de la période épidémique à terme, les variations sont plus que suffisamment conséquentes à mon sens pour induire l’affirmation qu’elles n’ont au fond que bien peu de crédibilité.

Tout ceci est avéré pour la crise sanitaire elle-même autant que pour les analyses et projections que l’on peut découvrir à propos des conséquences économiques et financières à venir.

Je pense que le décryptage que l’on peut poser à partir de ce qui précède est assez implicite. Il tient en quatre points :

  • Quand bien même notre monde moderne doive en souffrir quelque peu, cette pandémie brutale et imprévisible nous rappelle que nous avons encore beaucoup à apprendre, et que, malgré les efforts louables conséquents des scientifiques, nous sommes encore très loin de tout savoir, de tout comprendre à propos de ce virus.
  • Cette crise sanitaire majeure nous rappelle également que le temps scientifique et médical est assez peu compressible, quelques soient les efforts. Et que peut-être serait-il décent de reconnaitre ce que l’on ne sait pas encore…
  • De même, cette situation met en exergue un certain nombre de carences et de dysfonctionnements, ce n’est pas discutable, mais ces réalités sont complexes et nécessitent de vraies remises en causes sociétales et non des annonces démagogiques et des décisions prises à la va-vite…
  • Alors que nos concitoyens ont plus que jamais besoin de la part des politiques autant que des médias d’informations et de réponses claires et fiables, ils reçoivent essentiellement des masses disproportionnées d’informations spectaculaires mais peu aidantes, des réponses de l’appareil politique, dont on sent bien qu’elles sont très incomplètes et souvent peu claires, voir même tronquées, avec toutes les conséquences que cela peut induire en termes de comportements collectifs, et de perte de confiance.

En conclusion, que l’on me permette de dire au titre de l’Observatoire de la Compétence Métier que je perçois justement dans cette situation, toute la faiblesse de compétences qui s’étale au grand jour sur nos écrans et dans nos journaux… Ces titres racoleurs, ces données traitées au mépris le plus total de la rigueur scientifique, ces affirmations peu fondées ou trop partiales, ces simplifications à outrance n’auraient-elles pas des relents par trop éventés de media low-cost et de démagogie populiste malsaine ?

Au sein de l’Observatoire OCM, nous cherchons à débusquer les faiblesses et carences de compétences et tout ce qui a trait au "downgrading", je ne pouvais donc pas passer ceci sous silence…

Toute l’équipe se joint à moi pour vous souhaiter de traverser cette crise au mieux et surtout en bonne santé.