Procrastination

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Procrastination

11 novembre 2019

La procrastination, une situation que nous avons tous connue et qui nous plonge potentiellement dans les affres du stress, obsédé par la deadline qui se rapproche à grands pas, déjà à la recherche d’excuses pour nous justifier.

Il est temps d’arrêter de s’en vouloir, comme l’explique Welcome To The Jungle, car tout n’est pas simplement question de volonté, il y a une explication scientifique derrière ce qui peut nous sembler être un élan de fainéantise.

Selon le neuropsychologue et neuroscientifique Julien Vion, nous sommes tous programmés pour procrastiner, notre cerveau cherchant avant tout le plaisir sur le court terme et repoussant l’effort, et ce depuis le paléolithique. Tant qu’elle est occasionnelle, la procrastination n’est pas réellement néfaste mais le devient en cas de chronicité, comme c’est le cas pour 20% de la population adulte et 50% des jeunes. Lorsque nous refusons en toute conscience d’effectuer une tâche que nous savons pourtant essentielle et dont le report aura des répercussions, nous sommes alors, selon Timothy Pychyl, professeur de psychologie à l’Université Carleton au Canada, en “échec d’auto-régulation”, “découlant de notre incapacité à gérer les émotions”. Nous sommes alors incapables de “gérer les émotions provoquées par le choix à faire entre une tâche contraignante à faible récompense et une tâche peu contraignante à récompense plus importante et immédiate”. Selon certains spécialistes les personnes souffrant de dépression ou trouble bipolaire y sont plus sujettes, car présenteraient des caractéristiques émotionnelles la favorisant.

Peur de l’échec, faible estime de soi, perfectionnisme et peur de l’ennui, autant de freins au passage à l’acte. La revue Psychological Science a démontré que ce type de comportement cache une particularité physiologique, les procrastinateurs ont une plus grosse amygdale cérébrale, témoignant d’une plus grande sensibilité aux émotions négatives. Autre particularité physiologique, “la connexion entre l’amygdale cérébrale et le cortex cingulaire antérieur dorsal est moins importante que chez les autres. Or, c’est cette dernière partie qui utilise les informations recueillies par l’amygdale pour choisir les actions à mettre en oeuvre, ou pas.”

La génétique peut donc constituer un terrain propice mais ne créée pas à elle seule le comportement, par contre les habitudes familiales et l’éducation le peuvent.

Selon Diane Ballonad Rolland, coach, formatrice et auteure du livre “J’arrête de procrastiner”, la procrastination a augmenté de 300% en 40 ans. Les fautifs :  les nouvelles distractions : jeux vidéo, Internet, réseaux sociaux, etc. Il est tellement facile d’avoir accès à des plaisirs rapides qu’il faut maintenant faire preuve de volonté pour lutter contre la procrastination.

Si vous êtes à la recherche de conseils supplémentaires, n’hésitez pas à visionner la conférence TedX de Tim Urban "Dans la tête d’un expert en procrastination"