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Depuis le début de la pandémie, on compte peu de faillites dans l'univers des startups françaises. Celles qu'on définit comme de “jeunes entreprises novatrices dans le secteur des nouvelles technologies” ont pu, grâce au chômage partiel et aux PGE, protéger leur trésorerie et épargner leurs équipes. Mais la durée de la crise, qui va de pair avec le maintien de certaines dépenses incompressibles, entache le bilan de ces entreprises parfois toutes neuves.
Le pôle de compétitivité européen du numérique et de l'innovation “Cap Digital” a publié, début mai 2020, un baromètre d'activité des start-up et des PME membres, en temps de coronavirus. L'enquête montre le rôle prépondérant qu'a joué l'État dans la sauvegarde de cet écosystème. 50% des entreprises répondantes ont pu bénéficier d'un soutien, décliné sous trois formes différentes :
. la garantie PGE (Prêt Garanti par l'Etat), utilisé par 70% des startups
. l'avance du remboursement du crédit impôt recherche
. le recours au chômage partiel
Pour 50% des 850 startups ayant répondu au questionnaire, la trésorerie qu'ils ont pu sauvegarder est suffisante pour tenir six mois. L'étude démontre aussi un état d'esprit plutôt combattif, 81% des chefs d'entreprises ayant décidé de ne pas réduire leurs effectifs. 50% d'entre eux se disent confiant dans l'avenir, lorsque 10% seulement admettent un moral en berne.
Dans un contexte économique morose – près d'un tiers des salariés français ayant été mis au chômage partiel en avril dernier – les seuls à avoir tiré leurs épingles du jeu sont les travailleurs du digital. S'il sera difficile d'éviter les destructions d'emploi, la COVID19 étant toujours bien là, le secteur du numérique continue d'offrir de belles perspectives de carrière. Ce dernier a été un facteur clé de la survie de notre tissu économique, tant sur le plan des modes de travail que sur celui de la livraison à domicile des denrées alimentaires, des téléconsultations médicales ou encore de l'enseignement à distance.
Les startups, presque toutes “digital native” et fortement imprégnées de culture Internet, ont poursuivi leur processus d'innovation, voire même pour certaines conquis de nouveaux marchés à l'occasion de cette crise. Quant au télétravail et aux nouveaux outils bureautiques virtuels, ils étaient pour la plupart déjà correctement mis en place et utilisés au quotidien par ces jeunes entreprises.
Si les startups ont donc, dans l'ensemble, moins soufferts du coronavirus, il n'en reste pas moins que ce qui n'était qu'un choc de l'offre se transforme peu à peu en une crise de la demande bien plus profonde. La stratégie du “stop and go” adoptée par le gouvernement, alternant retour des libertés et mesures restrictives pour endiguer la propagation du virus, a mis la confiance des consommateurs à rude épreuve. Le rebond de l'activité s'annonce très lent. Les startups n'ont d'autre choix que d'élaborer de nouvelles stratégies : transformer les offres pour séduire une clientèle nouvelle ; repenser l'approvisionnement en mettant à l'honneur le “made in France” ; mieux maîtriser les coûts en renonçant par exemple à leurs locaux... Pour retrouver une pérennité, la flexibilité sera indispensable. L'autre priorité des startups sera de lever des capitaux propres, pour consolider leur trésorerie et se projeter dans l'avenir. Un défi compliqué à ce jour, business angels, venture capital (capital-risque) et souscripteurs se montrant très prudents dans un climat plus qu'incertain. Pour convaincre ces derniers, les dossiers devront être solides, les offres plus innovantes encore. La période actuelle s'apparente à un véritable tsunami pour les entreprises françaises. Mais celles qui y survivront sur le long terme pourront se targuer d'un puissant gage de confiance. L'occasion pour elles, le moment venu, de communiquer sur leur force d'adaptation et de raconter ce qui s'apparentera à une véritable “success story”. Bien mené, ce story-telling les aidera à prouver leur capacité d'adaptation face à des circonstances exceptionnelles. Un véritable atout pour conquérir investisseurs et clients.