Devenez, à votre échelle, acteur du changement ?
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Les Pays-Bas comptent parmi les pays les plus petits de l’Union Européenne. Les espaces ruraux souffrent d’une forte pression du développement urbain en lien avec une densité de population néerlandaise fortement élevée (502 personnes/km2 en 2015 contre 118 personnes/km2 en France métropolitaine).
Le développement agricole de cet État s’est principalement dirigé vers une exportation toujours plus importante et donc une exploitation intensive sous serre de denrées alimentaires destinées aux états membres de l’Union Européenne (le pays est le 2ème exportateur agricole et agro-alimentaire du monde derrière les États-Unis).
L’agriculture néerlandaise se caractérise par une mécanisation forte et un mode d’exploitation très intensif, en raison de la relative limitation géographique du territoire et d’une demande intense de production.
Les exploitations agricoles doivent s’accommoder de leur petitesse due à une topographie particulière et à une pression foncière de plus en plus élevée.
La population à la tête de ces exploitations est, à l’instar des autres pays européens, vieillissante et non renouvelée : 50 % des agriculteurs néerlandais sont âgés de plus de 55 ans et 20 % de plus de 65 ans.
Parallèlement, s’inscrivant dans un « cercle vertueux » relativement général en Europe, le consommateur néerlandais manifeste depuis longtemps son exigence de qualité et une volonté de retour à une agriculture raisonnée et à la protection environnementale. La population est désormais consciente des enjeux agricoles au niveau mondial et est à la recherche de solutions alternatives et novatrices pour que ne disparaissent pas des savoir-faire et des produits.
C’est dans ce contexte que des initiatives novatrices et citoyennes ont vu le jour et notamment celle faisant l’objet du reportage diffusé par la chaine France 2 en 2017 :
L’idée réside dans le fait de permettre à des particuliers de devenir actionnaires d’une exploitation et de payer directement un agriculteur pour produire leur propre consommation. Dans le cas d’espèce, ces derniers investissent 2 000 euros chacun, louent une terre agricole et emploient un professionnel pour la cultiver. Pour un budget hebdomadaire de 10 euros, les investisseurs de ce projet profitent des produits qui y sont cultivés et deviennent acteurs, non seulement de leur alimentation en choisissant les productions, épaulés et guidés par un professionnel, mais aussi acteurs sociaux en réhabilitant un savoir et un métier qui tend à disparaitre au profit d’une mécanisation et d’une obéissance à la dictature du rendement et d’un marché globalisé.
Ce reportage a attiré notre attention car, au-delà de la nécessaire conservation de la biodiversité et de la lutte contre la "mal-bouffe", il concentre plusieurs des objectifs de l’Observatoire OCM :
Prouver que les initiatives, même à petite échelle peuvent être vectrices de changements plus profonds.
Ce modèle d’agriculture balbutiant et "imparfait" économiquement demeure intéressant et sans doute transposable en nos contrées françaises qui présentent une surface agricole bien plus importante et pour le moins mérite de s’y attarder. Ce type d’initiative et d’innovation réunit toutes les valeurs que l’Observatoire OCM promeut et encourage :
Les protagonistes sont conscients de leur rôle social comme en témoignent les commentaires que vous pourrez entendre dans la vidéo datant de 2017 mais dont le modèle économique se diffuse et grossit depuis.
Économiquement, le modèle n’est pas encore pérenne car un nombre de 200 investisseurs serait nécessaire à une viabilité complète, mais le principe nous semble intéressant et novateur. Il répond parfaitement à une certitude de l’Observatoire OCM : devenir, à son niveau, un acteur des changements et du changement.