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Tout le monde en a conscience : il est important de savoir admettre ses torts et faire preuve d’humilité. Néanmoins, en pratique, notamment face à un feedback négatif, nous avons quelquefois tendance à nous braquer ou à rejeter la faute sur les autres. Une réaction naturelle, mais qui peut dégrader l’ambiance au travail.
Tant de conflits pourraient être résolus en quelques minutes. Il suffirait parfois que chacun ait le courage de reconnaître ses erreurs et de présenter ses excuses. Mais justement, pourquoi faut-il du courage pour s’inscrire dans une telle démarche ?
Il est avant tout question d’ego et de peur. Admettre ses erreurs, c’est dévoiler ses failles, s’exposer au jugement des autres et redouter de perdre la face. Nous craignons – souvent à tort – d’entamer ainsi la confiance de nos collègues et de nos managers envers nous. Alors qu’en réalité, ce témoignage d’humilité est généralement accueilli favorablement.
D’autres mécanismes inconscients entrent également en jeu, à commencer par le biais d’autocomplaisance. Celui-ci désigne la propension humaine à attribuer ses réussites à ses qualités, mais à justifier ses échecs par des facteurs extérieurs (action d’un collègue, manque de chance, ressources insuffisantes…). Reconnaître notre erreur n’a donc rien de naturel, il faut, au contraire, aller contre le réflexe nous poussant à accuser en premier lieu la Terre entière.
Pourtant, assumer ses torts aide à gagner en crédibilité, à désamorcer des conflits et à se faire pardonner. Mais encore faut-il trouver la bonne manière de procéder.
La première étape consiste précisément à lutter contre le biais d’autocomplaisance. Que vous vous soyez aperçu(e) de votre erreur ou que vous ayez reçu un feedback pointant vos manquements, il n’est désormais plus temps de louvoyer. Si vous souhaitez préserver votre image, vous n’avez pas intérêt à rejeter la faute et à nier toute responsabilité.
D’autant qu’il arrive à tout le monde de se tromper. Ce n’est donc pas en refusant l’éventualité d’avoir commis une erreur que vous convaincrez de votre fiabilité. Au contraire, si vous ne reconnaissez jamais vos torts, que vos collègues vont-ils penser ? Que vous êtes infaillible ou plutôt que vous ne savez pas vous remettre en question ?
Ensuite, il convient de vous excuser auprès des personnes concernées. Il s’agit sans doute là de l’étape la plus délicate. Car pour beaucoup, cette démarche s’apparente à un aveu de faiblesse. Premièrement, il n’en est rien : s’excuser (ou, mieux, présenter ses excuses) requiert une dose élevée de courage, notamment afin d’aller à l’encontre de ses réflexes naturels. Mais surtout, quand bien même il s’agirait d’un signe de vulnérabilité, cela ne devrait pas vous arrêter. En effet, tout être humain possède des failles et les exprimer ne doit pas être un objet de honte.
Inutile toutefois d’opter pour des excuses publiques ou devant toute l’entreprise. Adressez-vous plutôt aux personnes directement affectées par votre erreur, en prenant vous-même l’initiative de cet échange. En revanche, n’attendez pas des autres qu’ils passent immédiatement l’éponge. Même si votre démarche est sincère, les dégâts provoqués par cet incident peuvent être difficiles à oublier. Laissez-leur donc du temps pour digérer et apprenez à vivre avec cette responsabilité : cela fait inévitablement partie du processus.
Cependant, les excuses ne sont pas toujours suffisantes. Par exemple, si vous avez reçu un feedback négatif sur votre travail, vous ne pourrez vous contenter d’être désolé(e), surtout si ce n’est pas la première fois. Allez plus loin en trouvant les explications de ce manquement, sans toutefois vous perdre dans des justifications alambiquées. Peut-être avez-vous simplement manqué de temps ou mal compris la demande initiale ?
Reste, en dernier lieu, à trouver une solution pour que l’erreur ne se reproduise pas (ou plus). Car si les excuses et les explications sont généralement appréciées, une démarche proactive complète idéalement le tableau. Celle-ci traduit en effet votre détermination à vous améliorer et à tirer les leçons de l’incident. Proposez donc des solutions constructives et n’hésitez pas à écouter les suggestions de vos interlocuteurs. En fin de compte, ces conseils semblent tous relever du bon sens. Néanmoins, les appliquer peut s’avérer délicat, voire douloureux. Dans ce cas, l’embarras ne provient pas tant de la difficulté à admettre ses torts que de la manière d’accepter et de vivre ses propres erreurs. Ce qui peut représenter une véritable épreuve, en particulier pour les perfectionnistes et les individus souffrant du syndrome de l’imposteur.