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La PNL est souvent employée dans le monde du travail, notamment à des fins de communication et de management. Mais peut-on faire confiance à ces techniques dans un cadre professionnel ?
La programmation neuro-linguistique (PNL) constitue un domaine vaste et complexe. Il ne s’agit en effet pas d’un outil, mais d’un ensemble de techniques visant à mieux comprendre les comportements humains et à s’adapter à ceux-ci. Au travail, elle représenterait donc une alliée précieuse, afin de mieux communiquer avec ses collègues ou ses équipes. Mais la méthode est loin de faire l’unanimité…
Définir la PNL représente déjà un exercice délicat. Voici ce qu’on peut lire sur la page Wikipédia consacrée à la théorie : "La programmation neuro-linguistique est un ensemble coordonné de connaissances et de pratiques fondées sur une démarche centrée davantage sur l'expérience que sur la théorie, en ce qui concerne la communication et le changement." Nous voilà bien avancés…
Il faut dire que la PNL s’inspire de champs d’études très variés : psychothérapie, cybernétique, linguistique… Les deux auteurs américains du premier modèle, en 1973, symbolisent d’ailleurs cette diversité : Richard Bandler était alors étudiant en psychologie et John Grinder professeur de linguistique à l’université de Californie à Santa Cruz.
L’idée de départ des deux créateurs était de s’inspirer des meilleurs thérapeutes et experts en communication. Car selon eux, ces derniers appliqueraient inconsciemment des mécanismes leur permettant d’atteindre l’excellence. Il "suffirait" donc de déchiffrer et reproduire ces comportements instinctifs pour améliorer son quotidien et ses interactions sociales.
Contrairement à d’autres approches psychologiques, la PNL se concentre donc davantage sur le comment que sur le pourquoi. Et elle regroupe une large palette d’outils s’appuyant principalement sur nos perceptions et notre langage.
Plus concrètement, la programmation neuro-linguistique repose sur une grande variété de principes fondateurs, appelés "présupposés". S’il est ici impossible de les lister de façon exhaustive, en voici quelques exemples :
En premier lieu, la programmation neuro-linguistique pourrait venir en aide à titre individuel. Plusieurs techniques visent en effet à se libérer de certaines croyances limites. Ainsi, un autre présupposé indique que "toute personne a en elle les ressources nécessaires pour accomplir son objectif". En changeant sa propre perception de lui-même et du monde, un individu pourrait alors davantage reprendre le contrôle de sa vie.
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Mais la PNL au travail s’exprime surtout dans les rapports aux autres. Le principe de "synchronisation" affirme qu’il est plus facile d’échanger avec un interlocuteur en imitant sa façon de communiquer. Cela permettrait d’entrer davantage en résonance avec sa "carte" du monde, et ainsi d’attirer sa sympathie. Concrètement, il s’agit d’employer des mots et des tournures de phrase semblables à ceux de l’interlocuteur, à caler son débit de paroles et le ton de sa voix sur les siens, et même à reproduire sa posture, l’expression de son visage et le rythme de sa respiration.
Néanmoins, la PNL fait l’objet de nombreuses critiques, notamment d’un point de vue éthique. Ainsi, l’idée d’influencer un individu non consentant, via diverses techniques, relèverait de la manipulation. L’efficacité de ces méthodes reste toutefois à prouver.
C’est d’ailleurs le principal reproche formulé à l’égard de la programmation neuro-linguistique. Pour de nombreux scientifiques, celle-ci constitue en réalité une pseudoscience : elle s’appuie sur une grande diversité de références, mais sans avoir elle-même fait l’objet d’études sérieuses démontrant scientifiquement son utilité. À l’inverse, plusieurs chercheurs ont mis à mal certaines théories de la PNL, par exemple sur le lien entre mouvements oculaires et processus de pensée.
Dans le même ordre d’idées, les présupposés de la PNL (voir ci-dessus) sont énoncés telles des vérités établies. Pourtant, ils n’auraient jamais été véritablement soumis à un exercice rigoureux de validation. Il faut cependant noter que les deux fondateurs de l’approche, Richard Bandler et John Grinder, n’ont jamais prétendu que la programmation neuro-linguistique relevait de la science. Par conséquent, il convient de considérer la PNL au travail avec le recul nécessaire. Si elle propose de nombreux outils, dont certains permettraient d’améliorer la communication entre individus, les résultats sont loin d’être garantis. En somme, ces techniques ne peuvent constituer que des pistes à (éventuellement) explorer, et non des formules magiques.