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Dans un précédent article, nous avons décrypté les caractéristiques du syndrome de l’imposteur et ses origines possibles. S’il ne s’agit pas d’une véritable pathologie psychologique, le complexe peut néanmoins s’avérer handicapant au quotidien. Alors comment combattre le sentiment d’imposture ? Il n’existe bien sûr aucune solution miracle, mais ces quelques conseils peuvent toutefois aider à le surmonter.
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Votre quotidien est fait d’interactions constantes avec votre équipe, votre hiérarchie et vos pairs. C’est à travers ces trois réalités que se construira votre succès et à travers ces trois dimensions que nous vous accompagnons.
"Admettre que l’on souffre du syndrome de l’imposteur, c’est déjà franchir un premier cap", assure Kevin Chassangre, psychologue et auteur d’une thèse sur le sujet. Comme avec de nombreux problèmes, une partie de la solution vient de son acceptation. Pour rappel, vous pouvez répondre à un questionnaire en ligne afin de déterminer si vous souffrez du syndrome de l’imposteur.
Et si vous êtes concerné(e), gardez à l’esprit que vous êtes loin d’être un cas isolé. Comme nous l’avons vu précédemment, certains psychologues estiment à plus de 60 % la proportion de la population sujette au sentiment d’imposture. Par conséquent, souvenez-vous que votre manager/directeur/client peut très bien être confronté aux mêmes doutes. Cela ne suffira certainement pas à vous libérer totalement, mais peut-être à relativiser.
Par essence, un prétendu imposteur éprouve de grandes difficultés à s’attribuer les mérites de son succès. Sans surprise, la solution consiste donc à replacer ses propres qualités à l’origine de ses réussites. Mais comment réussir un tel revirement ?
Puisque l’individu a généralement du mal à accepter les compliments, une méthode peut consister à demander des retours factuels à ses supérieurs au sujet de son travail. Qu’ai-je bien fait ? Sur quoi devrais-je m’améliorer ? L’idée est de pouvoir s’appuyer sur des observations concrètes pour poser un jugement objectif sur la qualité produite. Une recette qui ne fonctionne toutefois que si l’employé se concentre sur les faits, et non sur leur interprétation (voir ci-dessous).
Du point de vue du manager, cela demande donc un effort plus soutenu. Il ne s’agit pas seulement de féliciter le collaborateur pour le travail accompli, mais aussi de mettre en exergue les sources de satisfaction. Cela peut sembler contre-intuitif, voire superflu, car on a plutôt tendance à mettre le doigt sur les défauts ou les insuffisances. Mais de cette façon, le manager contribuera à renforcer la confiance de l’employé en son propre travail. Et donc à améliorer son bien-être professionnel.
La crainte principale associée au syndrome de l’imposteur est celle de finir par être démasqué(e). Le regard des autres joue ainsi un rôle primordial dans le ressenti. Malheureusement, il n’est pas aisé de s’en détacher. En revanche, on peut faire en sorte de ne pas le déformer à travers son propre prisme. Par exemple, lorsqu’on croit percevoir une marque de jugement de la part de quelqu’un, il convient alors de se poser la question : cette perception résulte-t-elle d’un constat objectif ou d’une interprétation de ma part ? En s’en tenant aux faits, on évite généralement de s’enfoncer dans la dévalorisation permanente.
Cela vaut également pour les compliments exprimés par les autres, difficilement acceptés par les imposteurs autopersuadés. Dans une telle situation, essayez d’accueillir positivement ces éloges, sans tenter de leur trouver une quelconque explication.
De même, afin de renforcer votre confiance en vous, apprenez à… faire confiance aux autres. Si vos supérieurs vous ont accordé une promotion, peut-être ont-ils de bonnes raisons ? Après tout, ils ont sans doute une meilleure connaissance de la situation que vous et restent responsables de leur décision. Laissez-leur donc le bénéfice du doute, avec humilité : peut-être ont-ils perçu chez vous des qualités que vous n’aviez pas identifiées.
Au-delà du regard des autres, c’est celui porté sur soi-même qu’il convient de réajuster. Cependant, renforcer son estime de soi constitue un vaste chantier, que nous ne saurions traiter de façon exhaustive en un article. Voici cependant deux pistes à explorer.
Une nouvelle fois, c’est le rapport aux autres qui peut pousser à se dévaluer. Il arrive en effet qu’on compare ses succès et ses échecs à ceux de son entourage, personnel ou professionnel. Mais souvent, ces mises en perspective sont en réalité biaisées. Il vaut mieux, par exemple, s’abstenir de comparer ses résultats à ceux obtenus par un collègue qui possède dix années d’expérience de plus…
De même, on met souvent en parallèle sa situation avec l’image que les autres renvoient. Un effet accentué depuis l’avènement des réseaux sociaux, sur lesquels on partage plus volontiers ses réussites que ses échecs. Je peux alors avoir l’impression trompeuse que tout réussit aux membres de mon réseau, me renvoyant ainsi à mes propres difficultés.
"Que votre parole soit impeccable". Il s’agit là du premier des quatre accords toltèques. Dans notre contexte, ce principe impose d’éviter tout propos négatif à son propre égard. Et c’est aussi valable dans le cadre des pensées intérieures. Il peut, par exemple, sembler anodin de se dire à soi-même : "Je suis vraiment bête !" ou "Quel(le) idiot(e) !" (voire d’employer des termes plus grossiers). Mais de façon insidieuse, la répétition de tels propos peut durablement forger une représentation négative de soi-même. Et ainsi reléguer au second plan ses propres qualités.
Par ailleurs, le syndrome de l’imposteur peut pousser à rejeter toute activité inconnue. C’est pourtant un réflexe à bannir, même si cela demande un effort considérable. Car l’inaction, quoique offrant un certain confort, tend à enfermer l’individu dans son sentiment d’illégitimité. Attention : l’idée n’est pas de dire "oui" à toutes les nouvelles propositions. Mais plutôt d’éviter de dire "non" à chaque fois, uniquement par peur de l’échec.
Enfin, osez parler de ce problème autour de vous. Vous trouverez probablement un soutien et/ou un proche traversant les mêmes difficultés. Au contraire, si vous gardez secret votre ressenti, cela aura certainement pour effet d’amplifier votre mal-être.Et si vous ne savez pas vers qui vous tourner, vous pouvez toujours faire appel à un psychologue ou à un coach professionnel, qui peut vous aider à porter un regard neuf sur vos réussites. Et à rebâtir progressivement votre estime de vous-même, cette dernière restant la source de lumière la plus efficace pour éclaircir les doutes qui s’amoncellent.