Responsabilités au travail : les rechercher ou les fuir ?

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La peur des responsabilités est une réalité qui touche de nombreuses personnes dans le cadre professionnel. Bien qu’elle ne soit pas reconnue comme une maladie, cette peur peut avoir des conséquences profondes sur les carrières et le bien-être des individus. L’hypégiaphobie, terme moins connu mais précis pour désigner la peur des responsabilités, constitue un sujet d’intérêt croissant dans le monde du travail. Cet article explore les impacts de cette peur, ses causes, et propose des pistes pour mieux la comprendre et la surmonter.

Qu’est-ce que l’hypégiaphobie ?

L’hypégiaphobie désigne la peur irrationnelle des responsabilités. Bien qu’elle ne figure pas parmi les troubles reconnus dans les classifications psychiatriques, cette peur peut se manifester par un évitement actif des situations impliquant une prise de responsabilités. Elle touche souvent des individus qui redoutent les conséquences de leurs décisions ou qui craignent de ne pas être à la hauteur. Les manifestations incluent le stress, l’angoisse et une tendance à fuir les postes à responsabilité, même lorsqu’ils sont assortis d’opportunités de progression.

Les conséquences sur la carrière et la vie personnelle

La peur des responsabilités peut avoir des répercussions profondes sur plusieurs aspects de la vie professionnelle et personnelle.

Le stress et la surcharge émotionnelle : Assumer des responsabilités, surtout dans des postes de gestion ou de leadership, peut entraîner une pression importante. Cette surcharge est parfois perçue comme insurmontable par les personnes sujettes à l’hypégiaphobie.

Déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle : Les responsabilités accrues sont souvent synonymes de temps supplémentaire et d’engagements qui empiètent sur la vie privée. Pour certains, le choix d’éviter ces postes reflète un désir de préserver cet équilibre.

Le syndrome de l’imposteur : De nombreux professionnels éprouvent un manque de confiance en eux, les poussant à remettre en question leur légitimité à assumer des fonctions à responsabilité.

Un exemple marquant : le cas d’Axelle Lemaire

Axelle Lemaire illustre bien les dilemmes liés aux responsabilités. En 2012, elle refuse un poste de secrétaire d’État, préférant maintenir un équilibre entre sa vie familiale et professionnelle. Cependant, deux ans plus tard, elle accepte un poste similaire, suggérant une évolution personnelle et une gestion différente de ses priorités. Ce cas montre que la peur des responsabilités peut être surmontée ou adaptée avec le temps et les circonstances.

Pourquoi tous les professionnels ne souhaitent pas devenir leaders

Contrairement à une croyance largement répandue, le leadership n’est ni inné ni obligatoire pour réussir professionnellement. Les études montrent que beaucoup de travailleurs ne sont pas attirés par les postes d’encadrement. Les raisons incluent un manque d’intérêt pour les tâches de gestion, une satisfaction dans des rôles opérationnels, ou une conscience des contraintes associées aux fonctions dirigeantes. Cette diversité des aspirations professionnelles est essentielle pour constituer des équipes efficaces.

Les rôles d’exécutants : Souvent sous-évalués, ces postes sont pourtant cruciaux pour le fonctionnement des organisations. Les exécutants apportent une expertise technique et un soutien indispensable au leadership.

Des solutions pour surmonter la peur des responsabilités

La thérapie cognitive et comportementale (TCC) : Cette approche permet d’identifier et de modifier les pensées irrationnelles liées à la peur des responsabilités. En travaillant sur les schémas de pensée, les individus peuvent réduire leur stress et augmenter leur confiance.

Le coaching professionnel : Un coach peut aider à développer des compétences en leadership et à mieux appréhender les responsabilités. Ce processus démystifie souvent les rôles d’encadrement et aide à les aborder progressivement.

L’acceptation comme choix personnel : Il est tout à fait valable de reconnaître que l’on ne souhaite pas assumer de responsabilités importantes. Cette prise de conscience peut libérer des tensions inutiles et permettre de s’épanouir pleinement dans des rôles qui correspondent mieux à ses aspirations.

Valoriser toutes les aspirations professionnelles

La peur des responsabilités n’est pas une faiblesse, mais une réalité que chacun peut appréhender à sa manière. Les organisations doivent reconnaître la valeur de tous les rôles, qu’il s’agisse de leaders ou d’exécutants. En favorisant un environnement inclusif et en soutenant le développement personnel, il est possible de construire des équipes diversifiées et performantes, dans lesquelles chacun trouve sa place.

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