Démissions en France : les nouveaux chiffres de la DARES

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Démissions en France : les nouveaux chiffres de la DARES

16 septembre 2022

Le 18 août 2022, la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) a publié une étude sur le nombre de démissions en France.

Les chiffres révèlent une augmentation significative du nombre de démissions atteignant un niveau historique laissant craindre un phénomène de « grande démission » comparable à celui observé aux États-Unis… Cependant, plusieurs explications et indicateurs sont à mettre en perspective avant toute forme de conclusions.

Des chiffres…

La fin d’année 2021 et le début de l’année 2022 ont été marqués par un nombre historiquement haut de démissions sur le territoire avec 520 000 démissions par trimestre !

Ces chiffres importants ont pourtant déjà été comparables au début de l’année 2008, lors de crise financière, et la DARES rappelle que de telles valeurs ne sont ni inédites, ni inattendues.

Les chiffres de démissions doivent être rapportés à ceux des salariés. Le taux de démission ainsi obtenu atteint 2,7 % en France au 1er trimestre 2022 (graphique 2). Il est au plus haut depuis la crise financière de 2008-2009, mais reste en deçà des niveaux qu’il avait atteint juste avant, début 2008 (2,9 %). Sur les seules entreprises de 50 salariés ou plus, le taux de démission est actuellement parmi les plus élevés depuis 1993 : avec 2,1 %, il est toutefois inférieur à celui observé au début des années 2000 (2,3 % au 1er trimestre 2001).

Une analyse de ces chiffres

Dans sa note la DARES rappelle que "Le taux de démission est un indicateur cyclique, il est bas durant les crises et il augmente en période de reprise, d'autant plus fortement que l'embellie conjoncturelle est rapide."

Le climat d’incertitude observé durant la crise sanitaire a mécaniquement fait baisser le taux de démission : "Les salariés ne prennent pas le risque de démissionner s'ils ne sont pas assurés de trouver un autre emploi ensuite", analyse Michael Orand, statisticien à la Dares et coauteur de l'article. Les chiffres durant cette période atteignaient en effet des niveaux peu élevés dans un contexte anxiogène.

La sortie de crise a donc occasionné une reprise de l’économie globale et la tendance s’est rapidement inversée en offrant de nouvelles opportunités à nombre de salariés.

Les difficultés de recrutement qui perdurent dans certains secteurs obligent également les entreprises à augmenter les salaires et les avantages afin de devenir plus attractives. Ce mécanisme explique également la tendance à la démission motivée par des offres d’emploi plus alléchantes pour certains salariés.

Au final, l’analyse de ces chiffres par la DARES se conclut positivement. Ces démissions sont en effet dans une très grande majorité suivie par une reprise d’activité rapide des démissionnaires : 80 % d’entre eux ont retrouvé un emploi dans les 6 mois.

En outre, le taux d’emploi en France a retrouvé un niveau supérieur à celui observé avant la crise sanitaire en atteignant 68 %. Il progresse sur toutes les tranches d’âge.

Lien vers l’étude de la DARES