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Parmi les censures au travail les plus courantes, celle de ne pas oser demander une augmentation se place en première position. Mais d'autres occasions, le plus souvent manquées, entraînent une démobilisation personnelle lorsqu'il s'agit de faire part de son opinion. Le cabinet de médiation en entreprise AlterNego a ainsi dévoilé une étude qui en dit long sur tout ce que les salariés n'osent pas dire. Plus encore, elle met à mal des stéréotypes, notamment sur l'autocensure des femmes. Quelles peurs se cachent derrière ce silence ? Qui concerne-t-il finalement ? Comment parvenir à libérer ses intentions professionnelles, sans être mis sur la touche ?
L'autocensure au travail repose d'abord sur la peur d'être jugé par ses pairs, de ne pas être entendu ou soutenu. Et cela ne concerne pas seulement les personnes timides. Chacun peut s'autocensurer par crainte d'être moins bien considéré si sa demande n'aboutit pas, ou bien encore d'être regardé comme un flatteur – pour ne pas dire lèche-bottes - auprès de la hiérarchie.
Qu'il s'agisse de demander quelque chose ou de donner son avis, beaucoup de salariés craignent le rejet, voire la moquerie. En somme, cela ressemble étrangement au fait de lever la main en classe pour poser une question au professeur ou faire une demande plus personnelle.
L'étude AlterNego, réalisée auprès de 4 entreprises de secteurs différents, détruit un premier stéréotype. En effet, si les inégalités salariales et de traitement en général perdurent, les différences entre hommes et femmes ne sont pas si importantes dans l'autocensure. Ainsi 40 % des femmes et 35 % des hommes interrogés considèrent se mettre des barrières au travail.
Cependant, d'autres chiffres de l'étude viennent contrebalancer cette affirmation. Certes, il n'y a que 5 % d'écart entre le taux des hommes et celui des femmes. Mais tout dépend de la manière dont les femmes se sentent considérées dans l'entreprise. De telle sorte que plus un management est inclusif, moins les femmes ont le sentiment de taire leur volonté professionnelle.
L'autre enseignement de l'étude à noter est l'importance des générations. Et comme le soulignent ses auteurs, il est "stupéfiant" : plus les employés sont jeunes, plus ils mettent le poids de l'autocensure dans les mains de la position hiérarchique. Les salariés de la génération Y (les plus jeunes) sont 87 % à estimer la hiérarchie comme principal facteur d'autocensure, contre 52 % de la génération X. Soit une conclusion qui va à l'encontre de bien des clichés sur une jeunesse qui remettrait en question l'ordre établi.
Les livres de développement personnel pour "oser au travail" ne manquent pas. Mais aucune méthode n'est miraculeuse, surtout lorsqu'elle tente de s'appliquer dans chaque entreprise indifféremment.
La volonté de s'affirmer au travail va aussi dépendre du caractère ouvert ou non de ses supérieurs et des méthodes de management. Mais certains conseils s'appliquent dans presque tous les cas :
Mais c'est bien sûr à l'entreprise de laisser la place aux idées et aux demandes. Pour 75 % des salariés interrogés dans cette étude, c'est avant tout le poids de la hiérarchie qui pèse sur la volonté de donner son avis ou de demander quelque chose. Seules les structures qui trouveront le bon curseur entre celui qui a le dernier mot et ceux qui proposent pourront limiter, voire éliminer, l'autocensure au travail.
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