Évolution du statut d’auto-entrepreneur

Devenez, à votre échelle, acteur du changement ?

Vos idées nous intéressent, votre opinion nous importe et votre point de vue est essentiel.

Proposez votre contenu

Évolution du statut d’auto-entrepreneur

20 février 2019

Pour les 10 ans de la création du statut d’auto-entrepreneur, le magazine Challenges a interviewé François Hurel, Président de l’Union des Auto-entrepreneurs afin de connaitre son avis sur ce statut particulier et ses propositions d’évolution.

Pour rappel, l’auto-entreprise est une entreprise individuelle qui relève du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social pour le paiement des cotisations et contributions sociales. Ce régime simplifié a été créé en 2009 afin de faciliter les démarches de création et de gestion des activités, tout en permettant de bénéficier d’une protection sociale dédiée. On compte aujourd’hui 1, 3 millions d’inscrits en activité, dont deux tiers d’entre eux exerçant une autre activité en parallèle, ou ayant une autre source de revenus. L’engouement pour ce statut s’explique notamment, selon François Hurel, en raison de la popularité récente de l’économie collaborative ainsi que par l’évolution de la vision des plus jeunes sur le monde du travail, ces derniers cherchant plus de souplesse et d’indépendance que leurs ainés.

Aujourd’hui la moitié des créateurs d’entreprises optent pour ce statut, en raison des nombreux avantages fiscaux qu’il présente comme notamment celui de ne payer ni charges sociales ni impôt tant que l’activité n’engrange pas de recettes. Malgré ses avantages et son succès indéniable depuis sa création, ce statut est souvent accusé de dégrader la protection sociale des travailleurs. A ce titre, François Hurel plaide en faveur d’une protection sociale accrue pour tous les travailleurs indépendants, dont les auto-entrepreneurs. Selon le Président de l’Union des Auto-entrepreneurs, les reformes de la loi Pacte concernant le congé maternité et les indemnités chômage sont un premier pas, mais il convient d’aller plus loin : la retraite, l’assurance-chômage et la prévoyance en matière d’accident du travail restent autant de problématiques à régler. Par ailleurs, afin de donner un nouveau souffle à l’entreprenariat, ce dernier préconise le fait que les auto-entrepreneur puissent avoir accès au travail en entreprise sans risque de voir le contrat de collaboration requalifié en travail salarié.

Convaincu du vecteur de changement sociétal porté par l’auto-entreprenariat, François Hurel revendique le fort pouvoir de reconstruction du lien social porté par ce statut. Il espère donc une prise de conscience collective afin de faire évoluer ce dernier vers une meilleure protection sociale pour ceux qui l’adoptent.

Références :  Article de Challenges